Bonjour à tous,

En rapport à ma présentation de la semaine dernière, j'ai quelques compléments d'information à vous soumettre.

D'une part, contrairement à ce que j'avais annoncé, la fréquence fondamentale pour des notes inférieures au fa grave du basson (en-dessous de la première ligne de clé de fa) est bien présente, mais son amplitude est très faible si on la compare au 1er harmonique correspondant.

De toute manière, techniquement, pour trouver des fréquences dans cette zone du spectre, il faut une taille de fenêtre d'au moins un minimum 2048 échantillons (2048/44100 = environ 46ms, à l'intérieur de cette fenêtre, il faudra alors trouver au moins 2-1/2 périodes, soit une période de 31ms environ, soit une fréquence correspondant à 32 Hz).

Même avec cette résolution de 2048 échantillons, la précision de l'analyse étant faible compte-tenu de la faible amplitude des fondamentales du basson dans cette zone du registre grave, il faut augmenter la résolution à 4096 échantillons.

4096 échantillons, c'est aussi l'équivalent de 93 ms de latence (pour une captation numérique fixée à 44 100 Hertz, 85ms pour 48 000 Hz, 43 ms pour 96 000 Hz) avant analyse complète. Il faut alors penser que la latence s'ajoute si l'on a d'autres données à traiter en parallèle, où que la détection de la fréquence fondamentale sert de contrôleur en temps réel.

C'est l'incomplétude de l'analyse : une résolution fréquentielle précise entraîne une résolution temporelle moins précise et inversement.

Ceci pour la même conclusion qu'énoncée durant le séminaire :

- considérant la faiblesse de l'amplitude de la fréquence fondamentale dans le registre grave du basson (sib-fa, on peut restreindre éventuellement à sib-ré car, à partir du ré, l'ampitude de la fréquence fondamentale rejoint l'amplitude de son premier harmonique)
- considérant le temps de latence du fenêtrage nécessaire pour "trouver" à l'analyse ces fréquences fondamentales

- il convient d'effectuer une analyse spectrale pour chercher le premier harmonique pour cette zone (dans le cas où la latence d'analyse maximale doit être la plus faible possible)

- il est possible d'appliquer un filtre coupe bas à 80 Hz sans dénaturer la nature de ces sons.

- il est possible par conséquent d'utiliser un micro dynamique (ceux-ci sont réglés le plus souvent de 75 à 18 000 Hz) pour sonoriser le basson.

Voilà pour les sons naturels au basson : sonorisation et analyse spectrale par FFT (Fonction de fenêtrage employée : fenêtre de Hann, micro employé : micro statique (résolution 20hz-20000Hz), bassoniste employé : moi!)

Salut William,

C'est très intéressant ton article, j'ai lu récemment un article sur le traitement de la voix chantée.

Il dit que l'amplitude de premier formant peut être plus élevé que l'amplitude de fréquence fondamentale sur le registre haute d'un ténor ou d'un hautecontre.

Oui, j'en ai entendu parler.

Il paraît que c'est aussi une "stratégie" (technique) vocale pour permettre à l'auditeur d'entendre la voix du chanteur même quand un orchestre masque les fréquences principales de la voix.

D'un autre côté, on parle de formant. Si je me souviens bien, c'est déjà partir du fait que cette zone atteint un maximum d'amplitude. L'analyse formantique cherche beaucoup, si mes souvenirs sont encore bons, à distinguer les voyelles chantées.

Il existe, dans les faits, un certains nombre d'exemples de ce type où les harmoniques supérieurs ont une plus grande amplitude que leurs antécédents. Nous avons eu le cas du trombone où les modes vibratoires permettent que l'on obtiennent plus d'une octave avec une coulisse qui offre seulement une quarte augmentée d'ambitus selon le mode principal. D'ailleurs, les fréquences fondamentales appraissent-elles facilement au trombone?

De façon plus générale, tous les instruments à vent utilisent ce procédé de mode vibratoire (octaviant pour le basson, quitoyant pour d'autres) qui favorise la fondamentale, ou le premier harmonique, ou le deuxième... parmi une sélection d'autres potentiels. Le résultat? La perception de hauteur!